- Pour ceux qui aiment : Boards of Canada mais au bord d’un ruisseau, Rone mais sur une barque en train de couler (dans un fleuve) (le Rhône), Mondkopf mais après un stage de sophrologie, Air mais sans l’argent
- À écouter pendant : que vous vous imaginez une balade le nez plein de brumes, les pieds véloces parmi les cailloux, le visage perpendiculaire aux nuages
Après l’EP Émancipation sorti l’année dernière, le multi-instrumentiste Sébastien TILLOUS (membre du duo L’envoûtante), revient avec ce projet solo au nom (le sien) qui sonne, à l'instar de sa musique, comme un bisous sur un tilleul. Soit un premier album discret de musique électronique presque anachronique, apaisante quand il le faut, touchante dans ses échos. Dénuée d’artifices de production, ses compositions vont souvent à l'essentiel, en partie grâce à leur essence, donnant l'impression d'être jouées en live sur des synthétiseurs au grès des inspirations, et de quelques expirations.
On essayait de l’évoquer avec la mouif-blague sur Rone ci-dessus, qui a pour nous tendance à surcharger ses compositions pour un rendu souvent indigeste : les morceaux de TILLOUS semblent avancer sur le lit d’une rivière parfois trouble mais peu profonde, dont l'économie instrumentale sert une certaine écologie de la mélodie. On pense également à l'ex-duo Air, pas tant pour la musique en elle même que pour sa volonté "illustrative", mais qui n'aurait ici aucun autre média à accompagner que la vision d’un arbre qui bouge avec le vent.
Le clip du morceau Lueur du renouveau qu’on vous présente tout de suite, contient un peu tout cela. Une mise en image presque simpliste mais finalement transpirant l'évidence, que vous capterez tout de même plus facilement si vous faites partie (comme nous) de ce pan de l’humanité qui trouve que jouer des nappes enveloppantes sur un synthé face à un levé de soleil est un accomplissement à célébrer.
Même si l'album comporte son lot de petits voyages bucoliques, Sébastien Tillous ne s'empêche pas de créer des ambiances plus sombres avec des morceaux comme Evidence ou Lumière éteinte, où les boucles et les rythmiques battent la mesure comme le pouls d’une nature empêchée dans certains souvenirs de cavernes ancestrales. Mais on avoue préférer lorsque les mélodies, pourtant discrètes, décollent, soulignées par une basse qui s'élèverait du plus profond de la terre. Jusqu’au morceau final, Considération, qui, on l'avoue, nous a cueilli simplement mais surement avec son ambient émo pour chialer solo.
Pour écouter Derrière le chaos, deuxième extrait de l'album (et un de nos préférés) mais aussi le précommander avant sa sortie le vendredi 10 mars sur Petrol Chips, c'est par ici.