Photo de couverture

Zaltan & Antinote : 7 ans de frissons et de poésie

Ce qui nous donnera ce premier disque de Iueke, Tapes, manifeste techno enregistré au début des années 90 aux sonorités qui font vriller l'inconscient, pierre angulaire du label et surtout raison de son existence.

Un label qui est rapidement devenu incontournable pour beaucoup, respirant la liberté et la joie de partager contagieuse de son fondateur, Zaltan donc. Sans ligne claire autoproclamée, Antinote avance pourtant depuis 7 ans sur le fil tendu de ses sorties électroniquement baroudeuses, qui surprennent toujours. Entre douceur sincère, violence symbolique et exotisme numérique, on parle ici de disques qui vont fouiller en profondeur dans les recoins les plus obscurs, sans jamais oublier de bien s'éclairer pour mettre à jour une complexité toujours palpable, jamais lointaine.

A l'occasion du set de Zaltan lors de la soirée Pedro Night #2  ce Vendredi 29 mars à la Machine du Moulin Rouge, on a eu l'occasion de lui balancer quelques questions qui nous trottaient dans la tête. Si vous souhaitez en savoir plus sur l'histoire d'Antinote, deux petits mots tapés dans votre navigateur favori suffiront à remonter de très intéressants entretiens que le bonhomme a pu donner suite à l'intérêt que provoque son label auprès de nombreux connaisseurs. Si ce qui "trottait dans notre tête" vous intéresse également, là par contre ça se passe juste en dessous. Petite récompense pour les chouchous qui nous lisent : on vous fait gagner des places pour la soirée de vendredi à la fin. Cheers.

Salut Quentin / Zaltan ! Alors pour commencer, peux-tu nous dire où en est Antinote depuis ce début d'année 2019 ?

Coucou. Alors nous commençons l'année par le premier EP d'une trilogie de D.K. Le deuxième suivra courant avril. Un EP de Nathan Melja, nom assez connu de la scène parisienne avec qui nous sommes heureux de collaborer pour la première fois. Ce n'est pas trop dans mes habitudes de signer des artistes qui ont déjà fait plusieurs maxi dans le passé mais j'ai vraiment adoré les trois tracks. Ensuite un deuxième album de Radiante Pourpre dans un délire expé, exotica, indus - baléarique, un disque paradoxalement très cohérent !! Il y aura plein d'autres disques très chouettes mais c'est un peu tôt pour les annoncer.

Pour nous la première qualité de ton label est qu'il arrive sur presque chacune de ses sorties à nous procurer ce petit frisson inexplicable de la découverte. Comme si l'on tombait sur quelque chose de rare à chaque fois. Du coup on se demande : est ce que ce feeling de la pure excitation d'avoir trouvé "quelque chose" est un critère dans le choix des artistes que tu sors ?

Bien sûr, mon job c'est un peu la course à la petite trouvaille, proposer des vibes hors du commun. C'est ce qui fait que je m'éclate toujours au bout de 7 ans et 50 sorties.

On trouve que ton catalogue est marqué par une certaine originalité dans les sonorités proposées par les artistes, et dégage en même en temps quelque chose d'assez accessible. On est rarement perplexes quand on écoute un disque "Antinote" alors que les genres abordées ne sont pas forcément toujours évidents pour nous. Qu'est ce tu recherches dans la musique ? Et quel est ton rapport à l'expérimentation ?

Merci pour cette question. Vous avez tout à fait saisi ce que je souhaite proposer. Si le label n'a pas été très lisible pendant des années, aujourd'hui je pense qu'il y a un son Antinote. Même si il y a plusieurs grandes vibes, bien sûr. L'idée est en effet de prouver que la musique 'leftfield' ou 'expérimental' - quel vilain mot - n'est pas forcément un truc de nerd prise de choux ou de fumeur de oinj en post doc. Moi j'aime quand la musique est agréable. Quand elle est douce et groovy. Et de la même façon que l'expé n'est pas forcément relou, la pop et les trucs chill ne sont pas forcément plan-plan. L'idée est de trouver le bon curseur selon les projets, et ça, ça me rend très heureux.

https://www.youtube.com/watch?v=OedL0qJgrXc

On a également un peu l'impression qu'il y a souvent une sorte d'histoire à l'origine de tes disques. Histoire plus ou moins officielle, secrète, fantasmée etc. Est ce que ce storytelling qui nous apparaît fait partie de ta direction artistique, ou c'est juste que tu as une vie intéressante et/ou que tu côtoies des artistes qui le sont, eux (haha) ?

Oui, c'est toujours fun de jouer sur le storytelling. Parfois les histoires sont vraies et parfois... elles sont vraies aussi. Il faut toujours croire les artistes. On ne remet jamais en question les histoires que nous racontent les artistes. Moi ce qui m'intéresse c'est la poésie. Aujourd'hui mon travail consiste en des trucs vraiment pas sexy parfois. De la comptabilité, de la paperasse. Le jour où cela prendra le dessus sur la poésie, j'arrêterais.

D'ailleurs, as-tu une petite histoire sur une sortie récente - ou à venir - à nous raconter ?

C'est l'histoire d'une grenouille australienne qui kiffait la transe goa... pour la suite il faudra attendre notre 50ème sortie, mais ce sera avant cet été !

Alors au limo, on est clairement amoureux du duo (originaire de Lettonie) Domenique Dumont depuis son premier EP. Peux tu nous en dire plus sur eux ? On te pose la question car l'identité du groupe était au tout début assez secrète, puis dévoilée peu à peu jusqu'à leurs récents concerts en France (ps: on les vu au MOFO cette année, et on a trouvé ça très réussi, ce qui n'était pas gagné d'avance vu la place que prend la production sur leurs morceaux).

Oui, c'était un très beau concert. Ils sont juste timides et n'ont absolument pas envie d'en faire des caisses autour d'eux. Ils aiment surtout écrire des chansons.

Quand

Pour continuer sur la thématique "questions en vrac" (...), on trouve vos artworks souvent très jolis. Peux-tu nous parler un peu plus de Nicco Motte et de la façon dont vous travaillez ensemble ?

C'est simple, Nico Motte et Mathias Pol du studio Check Morris, ont réalisé toutes les pochettes d'Antinote. Je leur fait une confiance absolue. Je choisi la musique, ils font les images. Chacun son métier.

Qu'est ce qui, du jour au lendemain, t'as motivé à créer ton propre label ?

Trouver les tracks de IUEKE beaucoup trop puissants !  

D'ailleurs c'est bien ton activité principale, ou tu travailles également sur d'autres projets ?

J'ai Antinote donc, mais aussi un label tout neuf, DrAMA, avec mon ami et collaborateur PAM, et puis je suis DJ !

Justement, comment est tu arrivé à devenir DJ ?

Tout gamin, acheter des disques, des cassettes, faire des compiles, enchaîner les titres préférés sur chaque disque, cassette, CD. J'ai enfin eu des platines vers 16 ans et c'était parti !

Est ce que tu joues souvent tes releases dans tes dj sets ? Tu as déjà fait un dj set avec uniquement celles ci ? Si non, ça te plairait ?

Non jamais, je joue éventuellement des titres inédits. Mais oui si on me le demande je me ferais un malin plaisir à faire un set 100% Antinote !

C'est bien noté ;) As-tu déjà produit de la musique ?

Oui, j'ai sorti le disque 18 Rays produit avec Nico Motte et Raphaël Top Secret.

18 RAYS - I Feel Rain

Pour terminer, la question tradition du limo, si tu étais un cocktail ou une boisson tu serais quoi ? Et pourquoi ?

Ginto... no reason !

Pour tenter de gagner vos places à la soirée de vendredi PEDRO NIGHT #2 : Call Super, Dekmantel Soundsystem, Zaltan à La Machine du Moulin rouge, c'est par ici :

http://limonadier.net/event/pedro-night-2-call-super-dekmantel-soundsystem-zaltan/

Jean "Boris" Calin, le shlag salé
Jean Calin
Rédac-chef pas vraiment hyperactif mais tout même assez fidèle à ses principes, comme ne pas utiliser la première personne pour éviter de paraître autocentré, même s’il a parfaitement conscience qu’écrire une mini biographie à la troisième est encore pire. Tout comme on observerait un écureuil une après-midi d’automne, vous pourrez le retrouver régulièrement sur ce site en train de gratter frénétiquement son obsession pour la musique qui procure des émotions un peu tristes, du genre LA MELANCOLIE. PS : il galère à ne pas placer ce mot un peu partout. SVP, aidez-le.

ÇA PEUT VOUS PLAIRE