Ah ça, les sentiers battus, en musique, on connait bien. De ceux que l'on foule par habitude avec nos petits pas de danse innocents, aux multitudes de clics naïfs délivrant les sonorités évidentes et les mélodies doudoux que l'on se plaît à vivre au creux de nos zones de confort. Une certaine musique qui peut être objectivement très bonne, mais qui nous tient surtout et souvent par sa familiarité instantanée.
C'est pourquoi on aime parfois partir à l'aventure pour se confronter à des sensations un peu plus éloignées de ces boucles intimes. Pour cela, rien de tel que les expériences live proposées par le festival Sonic Protest, focalisé depuis sa création sur la musique qui cherche, provoque, donne à ressentir. De la musique miroir, qui transpire le chaos de la vie par toutes ses ondes. Parmi la cinquantaine de concerts que vous pourrez allez vivre, beaucoup de bruits taillés avec minutie, de pelures sonores à éplucher et du viscéral, oui, bien sûr, la plupart du temps. Welcome.
On ne va pas vous la jouer communiqué de presse, si vous aimez creuser le domaine des musiques qui réfléchissent et tabassent les plexus en même temps, et que vous souhaitez avoir des infos précises sur ce festival désormais bien installé, on vous laisse aller faire vos emplettes de "temps d'écoute passionnée disponible" par ici.
Et peut-être que vous allez comme nous fissurer sur cette folle programmation dont vous ne connaissez pas le tiers, dans des lieux dont vous ne connaissez pas la moitié. C'est pourquoi on vous propose cette petite liste en vrac des soirées qui nous donnent le plus envie, comme dans un document Word de basse qualité :
- Les Rencontres internationales autour des pratiques brutes de la musique, en lien avec le handicap, les vendredi 6 et samedi 7 mars à Paris. Vous trouverez plus de substance sur l'existence de ce "festival dans le festival", et initiative plus que réjouissante, via cet article de Kiblind.
- On ne va pas vous mentir, le week-end du 13/14 mars à l'Echangeur de Bagnolet est celui où l'on pense faire le plus la fête. Une première soirée fracassante avec le duo anglais Emptyset, le japonais Hair Stylistics et la française Meryll Ampe qui risquent de bien nous ensevelir avec leurs déflagrations malades (places à gagner à la fin de l'article).
- Le samedi sera plus dansant mais tout aussi fou avec entre autres Why The Eyes (qui avaient généré un beau bordel lors du festival Baignade Interdite l'été dernier), les tubes énervés de l'italienne Maria Violenza (accent italien + violence = amour de la violence), les morceaux arty et tribaux des japonaises WaqWaq Kingdom...
- On attend aussi le Vendredi 20 mars à la Marbrerie de Montreuil pour partir en voyage mouvementé avec Senyawa, groupe originaire de l'île de Java en Indonésie, dont l'univers nous évoque la folie et le calme d'une nature imprévisible. Ci-après le merveilleux film de Vincent Moon (créateur de la Blogothèque) sur le groupe pour vous convaincre.
https://www.youtube.com/watch?v=1mm0u2dQhQw&t=136s
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- Le samedi 21 mars au Générateur de Gentilly, une soirée intense pour se prendre de nombreuses baffes par des artistes ayant bien crafté pourquoi et comment, vous allez les prendre, ces baffes. Avec entre autres le duo OD Bongo et les américains de Container, aux sonorités assez proches et surtout idéales pour avoir l'impression de danser sur le bruit d'usines en train de s'écrouler tout autour de nous.
- Le samedi 21 mars au Générateur de Gentilly, une soirée intense pour se prendre de nombreuses baffes par des artistes ayant bien crafté pourquoi et comment, vous allez les prendre, ces baffes. Avec entre autres le duo OD Bongo et les américains de Container, aux sonorités assez proches et surtout idéales pour avoir l'impression de danser sur le bruit d'usines en train de s'écrouler tout autour de nous.
- La soirée du Mercredi 18 mars à l'église Saint Merry de Paris risque également d'être mémorable avec le papi le plus cosmique de cette planète terre, artiste aux talents multiples et créateur du dub : Lee Scratch Perry ! 84 ans, plus toutes ses dents mais du talent et de l'énergie à donner par kilotonnes. Avec le producteur anglais Adrian Sherwood, ils joueront des morceaux de leur album commun Rainford. Autant vous dire qu'avec la résonance de l'Eglise Saint Merry et le dub déconstruit d'un duo à apprécier "maintenant ou jamais", on est sur une soirée dont on entendra l'écho pendant un moment.