Hormis le fait d’être la meuf d’un des djs et producteurs les plus respectés au monde – DJ Vadim pour ne pas le citer -, Yarah Bravo est également un petit bijou d’artiste, opérant dans le hip hop underground à l’échelle internationale depuis maintenant un bon bout de temps. Présentation succincte de cette jolie créature…
Née en Suède mais vivant à Londres, issue d’une mère chilienne et d’un père brésilien, Yarah est ce qu’on pourrait appeler une « citoyenne du monde ». Une première collaboration avec les rappeurs français de TTC, sur le titre « en soulevant le couvercle » – sorti en 2002 sur l’album Ceci n’est pas un Disque plus exactement – un peu plus tard, avec le duo polonais d’acid jazz Skalpel, ou plus récemment The Polish Ambassador. L’art du métissage musico-culturel et du DIY à toutes les sauces, en somme. Elle est toutefois davantage connue pour sa participation à la compilation USSR – The Art of Listening de DJ Vadim et plus récemment, comme membre du groupe One Self avec Vadim et le MC originaire de New York Blu Rum 13.
Le parcours musical de cette petite fée ne se limite pas pour autant à ces quelques featurings. Après Good Girls Rarely Make History, son premier album solo sorti en 2008 via son propre label Mothergrain Records, Yarah a publié en avril dernier un nouvel opus de 9 tracks au titre on ne peut plus explicite : Love Is The Movement. On y retrouve une belle brochette de producteurs, de DJ’s et de scratcheurs, se relayant aux platines et aux arrangements, dont une nouvelle fois DJ Vadim of course, mais aussi Jukebox Champions (Blanka et Fade, dj respectifs des crews La Fine Equipe et d’A State of Mind), Chrisfader, DJ Buzz & Fab Fusion, Hazeem ou encore TrommelTobi.
Plaisir d’offrir, voici l’EP, disponible à l’écoute en intégralité :
C’est d’ailleurs le dernier de la liste, TrommelTobi qui signe la prod’ de « Carousel », clippée récemment et raison fondamentale de cet article. On y voit la jeune fille, vêtue telle une déesse orientale nous adresser un petit message de paix, tout mignon, dans sa langue natale (le suédois) au début, puis en anglais. La prod est rêveuse, pleine de réverbération et d’échos, composée d’un reef de guitare langoureux, d’une basse souple, jouant bien avec les silences et d’une rythmique très downtempo, le tout accompagné d’un beau sample de voix hispanique et féminine, annonçant le refrain. On sent une touche de mélancolie et d’amertume, «round & round we go». Ça sent la blaze à plein nez…mais c’est quand même bien joli.
Avec une sincérité, une générosité rare, cette jeune fille a su séduire des artistes, devenus de véritables références à travers le temps. Avec son flow catchy, funky et percutant, teinté d’un voile léger qui lui donne une teinte vocale tout à fait charmante, mélodieuse et emprunte de douceur, il est peu étonnant qu’elle ait mis tout le monde d’accord. D’autant plus, que la demoiselle opère dans le rap conscient, celui avec un message réel, parfois politique et toujours inspiré du monde qui l’entoure. Elle parle du bon comme du mauvais, ses joies, ses rages et ses peines avec son cœur et ses « corones ». Avec plus de quatre langues à son actif, le rap et la poésie sont devenus ses principales armes et elle entend bien le faire savoir.
Sachez que vous pouvez vous procurer dès maintenant l’EP Love Is The Movement, au format digital ou vinyle, sur la page bandcamp de Yarah Bravo.
Cheers !