Chose promise, chose due. On vous dévoilait il y a quelques jours le clip « Carry On« en featuring avec Joey Bada$$ et Freddie Gibbs, il est temps pour nous de vous parler de l’album dont est tiré cette petite claque auriculaire.
Sortie le 19 août dernier chez Showoff / Duckdown (des blases qui parleront sûrement aux amateurs de Hip Hop East Coast), What Goes Around de Statik Selektah est le genre de galette qui te fait changer de caleçon à chaque écoute, tellement c’est bon.
Un nouvel effort studio une fois de plus bourré de références aux heures de gloire du Boom Bap (Primo, Jay Dee, A Tribe Called Quest, etc.), et qui nous rappelle là encore que le nouvel âge d’or du Hip Hop -au sens premier du terme- c’est peut-être maintenant.
Dès la première piste, l’auditeur est catapulté dans un pur drop à la new-yorkaise avec Lil Fame et Ea$y Money. Un démarrage sur les chapeaux de roues qui annonce d’emblée la teneur de ce LP de 20 titres : des emcees de très gros calibre, des samples Soul et Jazz inspirés, et des beats secs saupoudrés de scratchs à l’ancienne. LA recette parfaite.
Vous l’aurez donc compris, malgré la présence du membre de M.O.P en tête de gondole, WGA n’est pas à proprement parler un album bourrin. La preuve avec « Carry On » (que vous connaissez déjà) et « The Thrill Is Back », titre sur lequel Styles P s’accompagne de l’immense Talib Kweli, l’une des grandes figures du rap conscient/underground aux US.
Le festival se poursuit sur « The Imperial », avec la contribution d’Action Bronson, un cuisto reconverti en distributeur de punchlines, ici accompagné de Royce Da 5’9 et Black Thought des Roots. On retrouvera le barbu rouquin un peu plus loin, sur le track Long Time : une simple tuerie. Ce mec pourrait poser sur une instru de Michel Sardou, il t’en ferait une bombe. Non-non, je suis pas fan du tout.
Joey Bada$$ profite également d’un petit traitement de faveur, puisque le natif de Brooklyn revient en solo sur « Slum Villain ». De quoi montrer à ceux qui n’en sont pas encore convaincus, que le jeunot a parfaitement sa place aux côtés de poids lourds tels que Sean Price/Rock (« Heltah Selektah »), Dilated Peoples (« Back For You » et son clin d’oeil à Mos Def), Bun B/POS de De La Soul (God Knows), et autres Pharoahe Monch/Crooked I de Slaughterhouse (« Down Like This »).
Vous avez bien lu, tous les noms cités ont participé au projet. Et comme si cela ne suffisait pas, 2 légendes de la West Coast se sont invités à la teuf’, en la personne de Snoop Dogg (qui reprend son vieux blase sur « All The Way » (Pimp Hop)) et B-Real de Cypress Hill (Overdose). Si l’avant-dernier morceau m’a un tantinet déçu par rapport à la qualité globale de l’album, j’ai pris énormément de plaisir à écouter et réécouter la trompette de « My Time » (featuring. Black Dave, CJ Fly, Nyck Caution et Josh Xantus), ainsi que le saxo de « The Chopper » (featuring Jon Connor et Ransom).
Il y aurait encore beaucoup à dire sur un tel bijou musical, mais à quoi bon décrire éternellement une production aussi riche et puissante ? Le mieux reste encore de se délecter de ses sons cuivrés, et surtout, de se le procurer par tous les moyens légaux (et illégaux (?) ; on est gangsta, ou on l’est pas) ! Faites comme bon vous semble. Perso, j’y retourne de ce pas !