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Roger Thornhill, le Carry Grant du digging made in Grenoble

written by Grigor novembre 12, 2019
Roger Thornhill, le Carry Grant du digging made in Grenoble

Lors de quelques (vaga)bondages prolongés dans la fameuse cuvette Grenobloise, nous avons appris à savourer ses richesses, ses défauts mais également ses surprises. Car dans cette ancienne ville industrielle se cache une de nos plus belles rencontres dans le milieu de la musique. Sous les radars depuis une vingtaine d’années, le DJ / boulimique de vinyles Roger Thornhill sort gentiment de l’underground et on peut dire qu’en 2019 il a eu du mal à se cacher. Il s’est notamment illustré avec des warm-up pour Kenny Dope et Nick V ainsi qu’MCDE et Sassy J à la Belle Électrique (Grenoble). Roger nous a également récemment gâté d’un all night long mémorable à l’Entrée des artistes (Paris).

On a voulu vous en apprendre un peu plus sur l’homme derrière l’alias et vous le présenter. Quoi de mieux que notre célèbre diptyque « interview / mixshake » pour cela ? On ne sait pas non plus. En attendant on vous laisse déguster ce très bon set, qui accompagnera à merveille la lecture de notre conversation avec ce passionné. Cheers.


Salut, peux-tu te présenter pour nos lecteurs qui ne te connaîtraient pas ?

Salut, j’ai une quarantaine d’années et je mixe depuis vingt ans environ. Tout petit j’étais déjà fasciné par l’objet disque vinyle. Ma collection avait déjà commencé vers l’âge de quatre ans ! Je me souviens d’être comme un dingue devant les sillons de Pierre Et Le Loup de Sergueï Prokofiev… en fait ça montre à quel point je suis « vieux » tout ça.

Bref, j’adore les disques vinyles et je ne sais mixer qu’avec ça. Je n’ai jamais pris le temps d’étudier les autres moyens qui existent, ni investi dans autre chose (ça faisait moins de sous pour les disques…). Musicalement pour résumer, c’est assez four to the floor, house, disco funk.

Sinon DJ n’est pas mon métier, je fais autre chose dans la vie. Je suis le papa de deux enfants, ma fille de 8 ans et mon fils de 5, bref une vie de famille bien remplie.


Peux-tu nous parler de comment tu as découvert la house et quand tu as commencé à acheter et collectionner des disques ?

Je pense que c’est au début des années 90. A la maison, mes parents louaient une chambre à un étudiant Anglais de Liverpool qui avec le temps est devenu comme un membre de la famille. Il avait des cassettes de mixes, peut-être même de l’Hacienda. Il y avait également les émissions avec Dimitri From Paris à la radio.

J’ai commencé à acheter en 97/98 quand j’avais de quoi payer. Comme beaucoup je pense que les grandes années du genre se situent fin 80 et début 90, mais étant trop jeune à l’époque je n’ai pas vécu cette expérience club. Elle m’a néanmoins était en partie transmise par d’autres DJs, pas forcément pros d’ailleurs. J’ai eu la chance d’être resté quelques mois près de Manchester et d’avoir pu profiter des magasins de disques de la rue Oldham St., aussitôt la paye du vendredi obtenue.

 

Quels sont les genres que tu affectionnes le plus et pourquoi ?

La House évidemment, avec une préférence pour la deep, « for your mind & body ». Si on définit d’autres catégories l’acid house, la house raw …

Puis j’ai remonté le temps jusqu’au disco funk, en cherchant des trucs sortis sur des labels indépendants entre autres, avec des ramifications aux tropiques, au Brésil. Internet m’a énormément aidé, ne pouvant pas voyager partout (d’autant plus que j’ai une importante phobie de l’avion). J’admire ceux qui trouvent des pépites quelque soit le pays, mais n’oublions pas les origines US de ce qu’ils appellent là-bas communément la « dance music ».

Quand tu dis qu’internet t’a beaucoup aidé tu peux nous parler un peu de ton blog « ourmusicmixes »

Our Music, c’était un projet modeste mais qui reste de bons souvenirs. Ca me donne l’occasion de saluer un ami perdu de vue depuis trop longtemps, Aymerick, avec qui j’ai démarré Our Music (nom inspiré du morceau des Trackheadz). Au départ c’était des mixes live sur le net, la galère à l’époque, avec pour objectif de ne pas renier les racines de la house US. Aymerick était un compétiteur de surf de haut niveau et n’avait plus le temps pour la musique hélas. On intégra un autre ami, Lemike, un DJ avec une technique de malade en deep house. A cause de ses obligations professionnelles je me retrouvai tout seul avec le site et je commençais à m’ouvrir sur la disco etc. Fortement inspiré par Theo Parrish mais sans prétention aucune j’essayais de faire un lien entre tout ça.

Ensuite, je connaissais déjà depuis un petit moment Jeremy Underground qui s’appelait Union Jack je crois à l’époque ha ha et il me fit quelques pépites de mixes, prémices de grandes chose à venir. Une claque pour moi !

Quelles ont été tes plus grandes influences dans la musique parmi djs que de groupes, chanteurs, labels etc. ?

Je ne vais pas faire dans l’originalité, mais la découverte de Pink Floyd m’a énormément influencé et procuré des sensations que j’ai pu retrouver dans la deep house. J’étais dans l’hédonisme … je le suis toujours sans doute.

Après en terme de DJs, pour la France je pense à DJ Deep, Dimitri From Paris, DJ Grégory, Manoo de l’Ambassade Lyon, Fred Deepsounds d’Innerdisc (magasin à Toulouse), Cheers, et bien d’autres moins connus.

Pour l’international c’est du classic, avec les productions de Kerri Chandler, MAW, Larry Heard, Ron Trent, GU, etc, les soirées Body & Soul. Ecouter les mixes de Theo Parrish m’a permis de découvrir qu’on pouvait mixer « de tout » alors qu’on était, et peut être que ça demeure ainsi aujourd’hui, dans une époque où il fallait rester dans un seul style.

 

Qui sont les djs qui t’inspirent encore aujourd’hui ?

Difficile à dire, il y en a tellement. Avec internet, je pense qu’on a pu réaliser à quel point le son R&B funky des US s’était propagé dans le monde et remis à la sauce locale. Certains DJs se font des spécialistes de telle ou telle scène, et ça fait grandement progresser la connaissance globale. J’admire en particulier ceux s’intéressent un peu à tout comme John Gomez, Jamie Tiller, Antal, Jeremy Underground, Raphaël Top Secret, et d’autres que j’oublie.

J’affectionne aussi les spécialistes du disco et ses ramifications, comme DJ Red Greg, Darryn Jones, Tone B Nimble, Al Kent, Guy Dermosessian et  la crew de Touchdown Oslo.

Cela dit, je ne passe pas mon temps à les écouter, car ce dernier me manque. Il me suffit de quelques écoutes pour apprécier leur talent, mais apparemment certaines personnes scrutent le moindre mixe en ligne cherchant à connaître tous les morceaux. J’ai l’impression qu’elles oublient la cohérence et l’appréciation générale du mixe. Personnellement, ça ne me dérange pas de ne pas savoir, car j’adore tomber sur le disque un jour et me dire « ha, c’était donc ça ! ».

 

Tu nous as préparé un mix très varié à ton image est ce que tu peux nous en dire un peu plus sur celui-ci ? Par ex les morceaux, les genres etc.

J’ai pris quelques disques du moment en ce qui me concerne, en essayant de regrouper différents styles (reggae, funk, house) et de donner une certaine cohérence à l’ensemble. J’espère que ça vous plaira ! Je me suis fait plaisir en tout cas 🙂

Tu fais aussi des edits très appréciés de grands djs, qu’est ce qui te plait dans ce type de travail de la musique ?

Je ne suis pas certain de cela … en tous cas je m’y suis intéressé en fréquentant le site Million Dollar Disco d’Al Kent où il y avait une vraie culture de l’edit avec une mise en avant des légendes comme Walter Gibbons et Tom Moulton.

Et puis bon, faut l’avouer, dans la maîtrise des logiciels, l’edit reste le plus accessible. Ma conception de l’edit est que je dois rester le plus discret possible et respectueux de la version originale. Ce qui me plait, c’est de mettre les choses « dans l’ordre » si on peut dire ainsi, avec les oreilles d’un DJ.

 

Tu as fait deux sorties sur ton label qui se sont très bien vendues, c’était compliqué ?

Ça demande un investissement qu’on veut toujours récupérer par la suite. Pour ces sorties, j’ai fait « à l’ancienne », sans l’accord des artistes donc on peut dire que ça craint. A ma décharge, je ne cherchais absolument pas à gagner de l’argent mais souhaitais partager mes edits sur le format que j’affectionne. La réédition de vieux trucs obscurs est devenue un véritable business aujourd’hui, donc c’est plus compliqué pour ce genre de sortie. Tu ne peux même plus acheter un vieil edit disco de Danny Krivit sur discogs, c’est nul.

 

Parle nous un peu de ton état d’esprit par rapport à la musique, quelle est ton approche vis à vis de tout ce système de collection, djs etc. ?

Ce qui me plait c’est la grande variété et qualité qu’il y a à disposition aujourd’hui. Je trouve que les jeunes s’intéressent à plein de trucs, sans doute grâce à internet. J’ai adoré le fait que la Belle Electrique à Grenoble ait fait complet pour la Body & Soul par exemple. Pour la petite anecdote, plus de 10 ans en arrière j’ai dû aller à Londres avec mes potes pour pouvoir les voir lors de leur première visite en Europe… tu m’aurais dit à l’époque qu’ils allaient passer dans ma ville je ne t’aurais jamais cru !

Ce qui me plaît moins, c’est le snobisme et le l’obsession de la rareté au détriment parfois de la qualité musicale. J’ai déjà pu faire cette erreur.

 

Vous avez une résidence avec tes deux amis Waxist et Greg S la Easing sur des formats all night long, qu’est ce que vous essayez de créer pendant ces soirées (ambiance etc.) ?

Greg S a une sacrée culture house associé à un vrai vécu au niveau de la scène locale et un grand respect des « anciens » comme Manoo et Rocco par ex. Il reste toujours a l’affut des sorties également. Entre lui et Waxist avec sa disco teintée de modern soul, on pourrait dire qu’il y a un monde. Et pourtant, ils avaient déjà commencé tous les deux à mixer ensemble et ça fonctionnait bien. J’ai fait mon indiscret et je me suis greffé, en prenant plaisir à naviguer entre les deux. L’esprit, c’est si tu peux caser un petit 45 tours de derrière les fagots (ou pas) après un morceau electro un peu dur en peak time, ou de l’afro après un morceau acid, fais le. Le concept n’est pas fermé et il n’y a pas vraiment d’étiquette, un jour Waxist passera de l’acid … si si.

 

Est ce que tu peux nous parler de 3 disques dans ta collection que tu affectionnes particulièrement ?

Exercice difficile, n’étant pas très doué pour les classements, mais on va choisir 3 albums. Attention : ce que je vais dire n’a aucune réelle signification ha ha.

  • Le Lp de Donna McGhee, un grand classic du disco, Patrick Adams et Greg Carmichael aux manettes si je m’en souviens bien. Groovy et deep à la fois. Sorti sur le label Red Greg …

  • Hemisphere de Kerri Chandler sur Freetown. Je suis fans des ses prods, vraiment. Je me suis replongé avec délectation dans sa discographie bien fournie récemment. Ce que je préfère chez lui c’est ce son de basse inégalé en house (il sait jouer de la contrebasse si je ne dis pas de bêtise) associé à un groove impeccable et parfois son petit côté dark. A contrario je goutte guère à ses trucs trop mielleux.

  • Pour terminer l’album rouge des Celebrant’s. J’aime l’afro et je sentais que mon devoir était de mettre un truc dans les 3. Bref, de l’afro funk teinté de psyché, 4 très bon morceaux. En plus je l’ai en très bonne condition, donc je peux frimer.

Et enfin la question du Limonadier :

Si tu étais une boisson/un cocktail lequel serais-tu et pourquoi ?

Le Gin Tonic, très prisé en Angleterre, légèrement sucré et doux, mais avec ce qu’il faut de punch, et teinté d’acidité.


Roger Thornhill / Kaplan records

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Grigor

Jeune stakhanoviste d’origine arménienne amateur de soulful plutôt sentimental(e), ancien membre du label Nymphony Records et fervent défenseur de la cause carnivore. Mon cocktail favori, le Molotov, boisson préférée des révolutionnaires.

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