14h du matin. Pantin.
J’ai cyber rendez-vous avec le gars qui squatte le top des titres que je stream le plus depuis au moins 10 ans. De quoi vous sortir de la plus sombre des torpeurs. En plus, Guts est le genre de digger qui ne garde pas ses pépites pour lui, ceux dont la gentillesse fait écho à la générosité.
C’est le café fraîchement sorti du perco et la tête fraîchement sortie du troud’cul que j’aperçois le gaillard qui s’applique le même traitement, à cela prêt qu’il est à Ibiza, lui. Il prévoit de répondre à l’invitation de Soulist à l’occasion de la deuxième édition des soirées CLAP qui aura lieu à Paris ce samedi 2 juin au hasard ludique. Avec le Limo on vous fait d’ailleurs gagner des places dans cet article, parce que vous savez qu’on aime vous voir kiffer. L’occasion pour nous de jeter un petit coup d’œil sur son parcours et d’aborder, à la cool, son approche de la musique. Je vous propose de suivre cette interview avec son titre « aimer sans amour ».
Tes compils beach diggin’ ont bien bien cartonné et ont fait s’envoler le cours de la caïpirinha, est-ce que c’était important pour toi de te prêter à cet exercice en plus de ton projet de prod perso ?
Pour le cours de la caïpi, j’étais pas au courant. Ca fait partie des dommages collatéraux! C’était important parce que ça fait partie de tout mon processus de créativité. Moi même je suis beatmaker à la base donc le digging m’a fait découvrir tellement de petits bijoux que t’as envie de les partager avec les gens. Alors avec mambo on s’est dit « pourquoi on sortirait pas une compil autour de la musique ensoleillée, du bien-être ect… ». Et à notre grande surprise c’est vrai que ça a cartonné, c’est devenu un rendez-vous avec les auditeurs, cinq ans, cinq compil.
C’est pas prévu d’y retourner un jour pour le plaisir ?
Non parce que ça peut durer toute une vie mais j’avais quand même envie de relancer d’autres concepts de compil et d’aller tout simplement trouver de nouvelles idées. Il y’a un moment ou sinon, tu t’installes dans une zone de confort. Moi j’aime bien me mettre en danger, explorer des trucs….. C’est exactement ce que je fais en ce moment je suis en train de bosser sur un nouveau concept de compil pour la fin de l’année sur un autre délire que Beach Diggin’
Tu as réussi avec ton album Hip Hop after All à fournir un album hyper homogène et quali avec une pléiade de featuring. Comment tu choisis les artistes avec lesquels tu bosses ?
En fait, le choix de l’artiste qui va venir poser sur le titre se fait de façon hyper naturelle. C’est à l’écoute de l’instru que l’invité ou la voix va venir naturellement se choisir. C’est comme quand toi t’écoutes un morceau et que tu te dis « tiens je verrais bien une guitare ou des cuivres » là c’est la même chose avec le timbre de voix.
Ce qui est assez cool dans ta musique, c’est qu’on sent bien que le message est plus proche de celui des pionniers du hip-hop que de celui des gros bonnets actuels, si tu devais résumer le message que t’as envie de faire passer ce serait quoi ?
C’est ce que moi la musique m’apporte, donc je dirais le fait que la musique rende la vie plus belle, qu’elle adouci les peines, les peurs, les traumatismes. C’est des moments où tu t’oublies, t’es parfois en rendez-vous avec toi-même. Elle a plein de vertus et c’est ça que j’ai envie de transmettre aux gens. Que ça tire les gens vers le haut, vers le positif.
Ca ne te manque pas trop la vie en groupe de l’époque Alliance Ethnik ?
Ah si, ça m’a tellement manqué qu’il y ‘a 3 ans j’ai monté un live band. Effectivement le fait de vivre et de partager la musique dans un cadre collectif ça vient toujours à manquer… La musique, même la création de manière générale, ça peut être cool de faire ça dans ton petit coin mais à un moment c’est important de ramener d’autres énergies, d’autres compétences et d’autres créativités.
Toujours barré aux Baléares ?
Oui ! La je te parle d’ibiza, je vis aux baléares depuis onze pijes. Je m’y sens hyper bien, c’est hyper agréable ne serait-ce que pour la douceur de vivre. Et créer dans un environnement favorable et doux, ça m’insipre !
Il y’a une culture du diggin’ là bas ?
Alors à l’époque dans les années 80/90’s y’avait beaucoup de disquaires. Grosse scène électronique, techno, psychédélique. Il y’a eu pleins de courants de musique, d’histoire qui se sont croisés ici. Aujourd’hui c’est bien-sûr l’électronique qui prédomine mais après en matière de digging, tous les disquaires se sont volatilisés…. Les seuls moment de digging qu’on peut avoir ici c’est les marchés hippies, il y’a des stands de vinyle à chaque fois mais c’est vraiment propre aux hippies. Il n’y a même plus de boutique de musique, ça ne touche pas que le vinyle.
Si tu étais un cocktail ce serait quoi ?
wow… Alors là… Déjà il faudrait que ce soit un cocktail avec de l’orange. Ici c’est le pays de l’orange, elle donne de l’énergie, elle met du soleil, j’adore l’orange. Ici en alcool on a la « hierba d’ibiza » c’est de l’herbe fermentée un peu anisée, j’ai envie de te dire que ce serait du coup une création avec les produits locaux d’ici.