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Interview I Phonographe Corp fête ses 8 ans

8 ans que le webzine copain Phonographe Corp décortique l'actualité des musiques électroniques avec ferveur, passion et conviction. Pour fêter ça, 3 soirées à venir dont la première se tiendra ce samedi 27 octobre à la Station Gare des Mines mais également dans d'autres lieux emblématiques de la capitale. Pour en savoir un peu plus sur eux et pour leur rendre hommage, on leur a posé quelques questions avant de fêter ça en vrai, en chair et en os !

Phonographe est né de la volonté de quatre étudiants atterris à Reims par le hasard des concours d'organiser des soirées techno dont la ville manquait cruellement à l'époque. On a eu de la chance car l'idée a été bien accueillie et on a réussi à se lier avec quelques collectifs locaux. Nous n'avons jamais voulu marcher sur les plates bandes des autres donc on voulait réellement s'entendre avec les projets similaires.

L'Appart Café - un bar punk de l'avenue de Laon - était le seul lieu accessible qui proposait une réelle alternative et qui n'avait pas peur de laisser carte blanche à des jeunes de 20 ans sur-motivés. Pour lancer le collectif, on voulait vraiment se différencier sur l'aspect visuel. Autant dire qu'avec 60€ de budget, c'était technique... Par chance, nous avons rencontré des gars de l'école d'art local qui squattaient les soirées à Paris et étaient intéressés par notre proposition. En quelques heures, les mecs se sont ramenés avec des kilos et des kilos de carton, posca, chatterton et peinture. L'Appart Café a été totalement retapissé, du sol au plafond, c'était hallucinant. Quand on a décollé tout le bazar, de la peinture avait évidemment coulé sur les murs et c'est bien resté 3 ans par la suite ! Pour cela, on doit un éternel big up à Ludwig, l'ancien gérant du bar.

Par la suite, il a été compliqué de s'imposer sur les plus grandes scènes par manque de budget et de confiance des institutions. Il a fallu faire notre trou, ce qui a bien pris 1 an à 18 mois. C'est à ce moment-là que l'on a pu mener des projets ambitieux notamment s'installer dans le Palais du Tau (là où les rois de France se faisaient couronner), avoir une date à La Cartonnerie (système son de cinglés) ou dans le Parc de la Patte d'Oie, l'un de nos meilleurs souvenirs de fêtes au soleil.

Il faut savoir qu'aucun d'entre nous ne venait de Reims et les opportunités se présentaient - pour nous - surtout à Paris et à l'étranger. On a commencé à se délocaliser tranquillement une fois nos diplômes en poche. En 2012-2013, Souleiman bossait chez Concrete et était de toute façon bien installé dans le réseau parisien depuis plusieurs années. C'est comme cela que l'on a eu accès à des dates à La Machine et au Batofar (RIP - on est hyper triste de sa disparition) qui nous ont lancé sur la capitale. Si on fait le point maintenant, on se dit que se faire les dents à Reims était la meilleure chose qui pouvait nous arriver car cela nous a donné confiance en nous. On a également été très agréablement surpris par l'accueil que l'on a eu à Paris : le public est beaucoup plus grand qu'à Reims mais les offres sont extrêmement nombreuses. Néanmoins, personne ne nous a jamais tiré dessus et il règne une entente cordiale entre les collectifs, une compétition saine peut-être, c'est très appréciable.

Nous avons réellement trouvé notre voie lorsque La Rotonde nous a proposé d'occuper tous ses niveaux publics : le Refuge, le Mini Club, l'Atrium et le premier étage.

 © Brieuc Weulersse

© Brieuc Weulersse

Les premières soirées représentaient un taff monstrueux mais le résultat était dingue : on avait installé une salle Star Wars, une salle remplie de coussins (il y avait 1m50 de peluches d'oreillers explosé sur 40m2 en fin de soirée), un coin chill avec des fat boy faits maison et du VJ dans l'Atrium. Parfois, on commençait même à 14h avec des DJs sur la terrasse, ça faisait 17h de son, donc 26h de production non stop... C'est après un coup d'essai au feu Nuba que nous avons eu l'idée de calquer ce format sur une journée du Disquaire Day à La Rotonde qui - on peut le dire - est devenu une sorte de signature aujourd'hui. On a fait notre 5ème cette année, et on rempile en avril sur un 6ème, on a hâte !

Vous êtes combien chez Phono aujourd'hui ?

Aujourd'hui, nous sommes 15 dans l'équipe. Il reste un seul membre du "line-up" original. Dans ces 14 personnes, on compte ceux qui écrivent sur le site et ceux qui organisent les soirées. Ça permet de se répartir le boulot de communication et de logistique. En effet, si certains rares sont encore étudiants, nous sommes la plupart à bosser et parfois gérer les deux activités s'avère technique.

Si on devait présenter l'équipe en mode jeu des 7 familles ? qui serait quoi ?

Dans la famille Phonographe:

Lule: Maman

Cyp: Papa Cool

RJM: l'oncle blagueur, sur le fil du rasoir

Elise: la grande soeur qui s'occupe des petits

Thib: Grand frère hype

Estelle : ta petite soeur qui embobine tes parents

Mathilde : la belle-soeur qui fait danser tes darons

Cyp C : le gendre idéal

Salomé : fille prodige

Maxime : nouveau né

Maxence : l'oncle fou

Romain : le frère nerd et érudit

Seb: papi video

Aldric : l'artiste

JB : le tonton prof

Combien de teufs avez vous organisées depuis le début ? Votre meilleur souvenir en tant qu'organisateur ? Et le pire ?

Ca fait un paquet... Si l'on considère 6 soirées par an, cela ferait près de 50 maintenant, mais c'est un peu inégal, on ne peut comparer un Disquaire Day à une soirée dans un bar donc même si ça parait beaucoup, on n'est pas sur les mêmes volumes de travail !

Le meilleur souvenir je pense c'est chaque année en avril après avoir réussi le Disquaire Day ! On est sur le pont dès 9h du mat et parfois on n'est pas chez nous avant 9h le lendemain. Quand c'est fini et qu'on voit que c'était plus que complet et que c'était une grosse soirée, que tout le monde nous a fait des retours positifs sur le moment, c'est un sacré soulagement et un nouveau souvenir ! Après, on a fait de belles rencontres et de belles dates durant nos événements : Azymuth, Motor City Drum Ensemble, Anthony Shakir, Frak et bien d'autres.

Pire souvenir, je ne sais pas trop car à chaque fois qu'un problème arrive, on en rit 2 mois après. Une fois on a défoncé un camion de location, une autre fois on a dû porter un DJ à 3 à son hôtel au bord du coma éthylique... En creusant un peu, on a appris que le gars en question avait fait un coma éthylique une semaine avant et lorsqu'on avait demandé à son agent ce que l'artiste voulait boire, celui-ci nous avait répondu du Rhum ambré. Soucieux de bien s'occuper des DJs, on lui avait acheté ce qu'il voulait. On était tellement énervé contre ce type qui envoyait son artiste au casse-pipe qu'on lui a envoyé un mail bien salé. Il n'a jamais répondu. Sauf 6 mois plus tard, sur la même conversation pour nous proposer de le booker de nouveau... On n'a rien contre l'artiste, c'était un gars sympa et agréable. Mais hors de question de donner de nouveau un euro à son agent...

Allez, on ne devrait pas la raconter celle-là mais tant pis : on avait booké Anthony Shakir qui vit à Detroit. Quand le mot est passé, une connexion de Simon l'avait prévenu que Shakir a du mal à se déplacer sans chaise roulante. On a prévu le coup en en louant une et malgré tout ça, ce fut très sport de se déplacer avec ce beau bébé avec le verglas ! On se revoit encore accompagner Anthony à son hotel à 7h du mat' en se cassant la gueule tous les 10 mètres, une belle rigolade. Heureusement, il y a 1000 fois plus de bons souvenirs que de mauvais, autrement on aurait arrêté depuis longtemps !

Avez vous des projets à venir avec Phono hors célébration des 8 ans sur lesquels vous aimeriez communiquer ?

Les 8 ans nous occupent beaucoup depuis juin mais on est en avance d'un projet et on peut déjà annoncer que le Disquaire Day aura lieu le 13 avril et qu'on remet le couvert à La Rotonde ! Pour cette 6ème, on prévoit de rehausser le niveau avec beaucoup de surprises. On se voit là-bas...

Si vous deviez organiser un festival l'année prochaine ? Vous inviteriez qui ?

Jorja Smith, Yussef Dayes, Bjarki, Aleksi Perälä, Marc Mac, Street Penders Steppers, Mafalda, Dr Rubinstein, DJ Bone, Mad Miran, Charlois, Xosar, Donato Dozzy.

Là c'est vos 8 ans et le programme a l'air costaud. Vous nous préparez quoi pour fêter ça ?

On vous prépare une célébration en 3 temps !

Samedi 27 octobre : La Station - Gare des Mines avec Dj Overdose et Paquita gordon 

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Samedi 17 novembre : Rex Club avec Kyle Hall, Another Pixel, Simo Cell, Funkineven

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Vendredi 14 décembre : Mini Club de La Rotonde en famille avec le Phonographe crew

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On était parti pour faire une teuf dans un lieu que l'on connaît. Au départ, on faisait ça au Batofar puis on s'est déporté du côté de La Rotonde. Cette année, on a opté pour une série d'events. On a pensé à La Station pour le côté post-punk et car c'est un lieu que l'on squattait pas mal ces 2 derniers étés. L'idée du Rex nous était venu il y a un moment pour proposer une autre expérience club, plus axé sur le son. Il faut dire aussi que c'est un lieu légendaire que l'on tenait absolument à investir ! Enfin, le Mini Club - notre fief - c'était pour mettre à l'honneur le crew pour finir l'année en beauté. Côté programmation, on retrouvera FunkinEven et Kyle Hall, Paquita Gordon pour sa toute première date parisienne, DJ Overdose de chez L.I.E.S, nos potes Simo Cell, La Biche et tout le Phonographe Crew.

La question du Limo : si Phono était un cocktail, ce serait quoi et pourquoi ?

Whisky Perrier : brut, efficace, raffiné. Demander un Whisky Perrier dans un bar en 2018, c'est comme lancer des soirées techno à Reims en 2010 : les gens te prennent pour un dingue mais une fois qu'ils y ont goûté, ils ne peuvent plus s'en passer !

Ok merci ! On vous souhaite un excellent anniversaire ! Pour les intéressés on offre quelque place pour le premier volet d'anniversaire qui a lieu ce samedi. #cheers

http://limonadier.net/event/phonographe-corp-%E2%80%A2-8-ans-w-paquita-gordon-dj-overdose-lies/

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