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Histoires à danser et dancefloors voyageurs, bienvenue chez Ben$kin

Hello ! Alors pour commencer peux tu nous dire, avec un nombre de mots équivalent à ton âge, qui tu es et d'où tu viens ? (on fait ce qu'on peut pour accrocher notre lectorat...)

En 27 mots ? Ca fait quatre... si « vingt-sept » ça fait 2 - la du coup 16 : je m'appelle Guilhem, né à Paris, du coté où le monde entier cohabite.

Comment es-tu arrivé à la production musicale ? Et peux-tu nous parler plus en détails de la naissance de ton projet alliant musique et vidéo ?

Le projet Ben$kin c'est une manière de faire de la musique pour les autres et par déduction pour moi. L'objectif est surtout axé autour de la performance et du partage. Longtemps ma musique est restée confinée entre mes oreilles, les parois de ma chambre et mon disque dur. Faire bouger les gens, les faire danser, kiffer, c'est le but. La vidéo c'est mon métier, à la base je collectionnais de flyers de réssoi, et j'ai fini en école de graphisme. Ensuite j'ai appris le motion design chez moi, et tout ça pour la musique.

Pour moi le visuel et la musique sont intimement liés. Quand j'écoute ou que je crée du son j'ai des images en tête, des paysages des endroits, des odeurs, des ambiances. Inversement quand je bosse sur de la vidéo, le son c'est indispensable. C'est interdépendant, que ce soit représenté devant tes yeux ou dans ta tête ils sont toujours accompagnés l'un de l'autre.

Je me suis fait aider de la ravissante Joséphine Segond qui m'accompagne sur la partie vidéo et avec qui j'ai travaillé en étroite collaboration pour déterminer l'univers qu'on voulait dérouler visuellement dans la vidéo. Moi j'ai juste balancé des idées mais elle a fait tout le taf, j'en avais pas mal sur la planche de mon coté haha.

Qu'est ce qui te fais vibrer, et qu'est ce que tu cherches à retranscrire dans ta musique ?

Je sais pas trop, ça dépend de ce que je recherche à faire, et sur quel type de projet je suis. Mais en général que ça me procure une émotion, que ça m'inspire, que j'aime l'écouter... Que ça raconte quelque chose. Combien de projets Ableton non aboutis parce que « ouais bonne vibe » mais ça raconte rien.

Avec le projet Ben$kin je cherche à créer un voyage, un pont, entre deux univers, celui de mes origines et celui d'où je vis. C'est l'histoire d'un mec de Douala (Cameroun) qui bossait comme moto-taxi (Benskin c'est leur nom la bas) qui vient en France et qui atterrit à Paris et découvre des endroit pas vraiment carte postale, vivre pas vraiment mieux qu'avant et finir dans des milieux chelous. C'est aussi une façon de se mettre à la place des gens qui nous entourent et qui n'ont pas forcément la vie plutôt confortable qu'on a pour la plupart, comparé au reste du monde.

Wouri by Ben$kin

Tes inspirations dans la production sonore et audiovisuelle ?

Pfiouuu alors là. Je suis très mauvais en name dropping. Mais j'écoute vraiment de tout : les musiques du bled, jazz fusion, trap, grime, rock, house, techno..

Quand je compose mes lives et que je trouve un drum-fill qui déboite je pense à Glenn Underground.
Quand je joue de la gratte je pense au génie et la voix rauque de King Krule.
Quand je suis en mode un peu hip hop alternatif et que je claque un riff de basse je pense a Flylo et Thundercat.
Quand j'essaye de faire le mec jazzy des temps modernes je pense à Alpha Mist, Mansur Brown, et Yussef Dayes et je me dis qu'il faut vraiment que j'apprenne la batterie. (love is the message)

Pour la partie visuelle, des vidéastes comme Frank Lebon, Páraic Mc Gloughlin, ou même des creatives coders comme Raven Kwok. La projection mapping, les installations interactives ou les petites vidéos à gros concept créatif, ça touche toujours ma sensibilité parce que je suis passé par tout ça et je compte encore y passer du temps et en apprendre encore.

Attention question "discussion de comptoir" : sur le morceau "Mouvement", tu as collaboré avec la chanteuse que l'on entend chanter ton blaze  ? Ou c'est un sample que tu as trafiqué ? C'est qui d'ailleurs ?

C'est un sample. Tout à l'heure je parlais du mot Benskin comme les moto-taxi du Cameroun. C'est aussi le nom d'un courant musical et d'une danse chez les Bamilekés (ethnie dont je descends par ma mère). Après c'est tout un travail de recherche et de références que je ne divulgue pas comme ça bru t'a cru on été o chémar ? On chéla pas les source igo !

Mouvement by Ben$kin

Quelle configuration machines/instruments utilise-tu ?

Pour la soirée de vendredi  je vais miser sur la Digitakt fort fort fort (une machine de guerre cette petite boite), j'ai quelques samples dessus et elle séquence tout le reste de mon setup : Nord rack 3, Microkorg, TR8s. Sinon y'a aussi un Korg M1 à la maison, clavier de légende. Un Yamaha CP pour des notes plus smooth, guitare, basse, encore des boites à rythmes et des sampleurs, une flute traversière & un mic au cas où.

A​ ​quoi​ ​peut​ ​on s'attendre​ lors de ton live vendredi soir ​?

A bouger son boule et à essayer de rechanter des paroles incompréhensibles aux airs de formule magique.

Pas trop la pression de jouer dans ce Cabaret Sauvage tout pimpant ? Parles nous un peu de tes précédentes expériences en live.

Pas de pression j'ai juste hâte ! Et puis j'ai déjà joué à l'extérieur du cabaret. J'ai déjà joué à l'extérieur de tous les clubs du monde en vrai si on y réfléchit haha. Nan sérieusement c'était une "Sauvage" ! En début de soirée on était sous un toile imprimée avec une chanteuse du nom de IIVI qui improvisait sur mes sets. C'était cool de partager quelques scènes avec elle.

Quel est le lieu où tu rêverais de jouer ?

J'ai pas vraiment un endroit en tête, en fait le culte du lieu (et je pense club) me passe un peu au dessus... Ouais okay je ne refuserais évidemment pas une scène dans un certain club iconique berlinois etc, mais en vrai on peut faire la fête partout maintenant. J'aime vraiment plus cette approche là des choses. A part le Cabaret et franchement c'est déjà un petit rêve, je fréquente plus du tout les « clubs ».

Sinon je repense aux soirées Die Nacht, mes premières vraies TEUFS dans un entrepôt à Asnières. A l'époque on était tellement des petits, tout ça c'était tellement loin, tellement grand. Aujourd'hui je crois que ça n'existe plus ? Ou du moins il s'y passe plus rien. En y repensant ouais organiser une énorme teuf avec tous les potes et balancer du gros son là-bas ça serait une sorte de rêve (nostalgique un peu). Après j'aimerais bien aller voir en Afrique voir ce qu'il se passe en terme de musique électroniques, et je pense que ce serait un vrai délire de jouer au bled et connecter avec les artistes locaux.

Le dollar dans ton blaze, c'est de l'auto persuasion magique pour devenir pété de tune ? Pour prévenir les bookeurs que tu prends cher ? Ou pour avertir le public qu'il va prendre aussi un peu, cher ?

Ahah ouais voilà. C'est un grigri. Nan tout ça part d'une réflexion deep à propos de façon de vivre et d'objectifs dans la vie et comme je te disais (cher Limonadier ? Est ce quee parle à un objet ? ). Les benskin c'est un peu des hustlers au Cameroun de cette même façon je veux "hustle" avec ma musique. Miser dessus pour en vivre. Ça fait aussi écho à la prononciation d'origine « bens-si-kin » comme tu peux entendre dans le morceau « Mouvement ». Le $ c'est bien un "S" avec un "I" au final.

Et maintenant la question du limo, si tu étais une boisson ?

Jamaïcan Mule je peux mourir. Mais si j'avais qu'une boisson à vie je choisirais une bonne teille d'Orangina, celle en verre petite ronde avec les gravures, bien fraîche.

Retrouvez le live de Benskin, qui s'annonce riche en fofollerie, vendredi 14 février à notre Karma Sutra. Cheers !

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