
Sous ce blase étrange se cache un jeune MC aussi impertinent qu'intelligent originaire d'Annecy. Tu as bien lu, la putain de ville d'Annecy, plus connue pour son grand lac et ses belles montagnes (dont le mont Veyrier, cité dans l'un de ses morceaux), que pour sa scène musicale débordante... No offence la Haute-Savoie. Bon, en vrai on ne sait rien de la vie culturelle annécienne, vu qu'on est juste des connards de mégapolitains.
Membre du collectif Francis Tra$h qu'il cite à maintes reprises dans ses tracks, Luni Sacks ne fait donc pas de rap pour te mettre à l'aise, non. Sa musique à lui est sombre, enfumée, voire malsaine pour les âmes les plus sensibles (à qui on conseille de retourner vers Bigflo et Oli). Dans Souterrain Son Vol.1, le nom de l'actrice porno Christy Mack, côtoie celui du mythe de Sadako et du président Erdogan, le tout accompagné de notes de piano désaccordé, de basses lourdes et de samples variés. Du rap "violent comme une claque de daron", selon les paroles de l'intéressé. On plussoie.
Un univers "anti-bisounours" appuyé non seulement par des prods affûtées de Luni Sacks lui-même, mais également de membres de son collectif, dont certains donnent de la voix... et feraient presque de l'ombre à notre protagoniste. On pense évidemment à Majdon Co et Karl Ghost, qui n'ont rien à lui envier en matière d'insanité. Inutile de te dire que tu entendras à nouveau parler de ces gus dans un proche avenir, hein.
Mais quoi retenir de Souterrain Son Vol.1 finalement ? Sans te commander, on te conseille vivement d'écouter "Retour de Jaffar", "Rapides et Dangereux", "Francis Karlito Shit", "Bal Masqué" et l'ultra-lourd "Bizness". Ce qui représente déjà la moitié de la mixtape. Du coup, qu'ajouter de plus sans tomber dans les louanges mielleuses ? On va s'arrêter là, et te demander gentiment -mais fermement- d'appuyer sur Play.