Photo de couverture

Live Report - Stormzy @ La Bellevilloise

Arrivés vers 20h30 histoire de se chauffer à grands coups de mauvaises bières bien trop chères, on se dit que la soirée promet à l'écoute de DJ Astorm en warm up, qui balance du gros grime et du trap bien crade d'entrée de jeu. Le gars est un vrai boucher, et ne se gêne pas pour caler des pull up de bâtard en plein milieu des intros, le tout à grands renforts de basses et de tubes. Avec force titres de Skepta, bien entendu...

Skepta - Shutdown

21h10. Après une brève introduction de DJ TiiNY, le MC fait son apparition : grand et costaud, Stormzy en impose direct, d'autant que le rookie aux 2 "Best Grime Act" envoie du sale dès le début avec "Standard", un gros son grime/trap des familles qui chauffe la foule en 2-2. Puis les morceaux s'enchaînent à un rythme soutenu, The Problem n'étant pas vraiment du genre à raconter sa vie. Hormis les formules d'usage à la "Oh shit, I'm glad to be here" et autres politesses de rappeur qui respecte un minimum son public (ce respect fut de courte durée). Le type fait son taf proprement, déroule son flow incisif tandis que le public scande les paroles de la plupart des morceaux (à notre grand étonnement !). L'ambiance monte d'un cran lorsque "Shut Up" retentit, véritable grime anthem de la planète London, et lorsque Stormzy invite sur scène Little Simz, qui lui vole limite la vedette tellement elle tabasse !

STORMZY - STANDARD
STORMZY - SHUT UP

... et puis très vite tout s'arrête.

Il est 22h05, le type nous remercie et se tire aussi vite qu'il est monté sur scène. Oui, vous avez bien lu : on est à moins d'une heure de concert ! Pour 25€, on en attendait plus, d'autant que Stormzy n'est ni une star planétaire, ni un vieux briscard du game. On frise le manque de respect (surtout pour une première française !). On est d'avis qu'il ne se serait certainement pas permis la même chose dans son fief.

Le plus incroyable dans l'affaire, c'est que le public n'a pas pipé un mot, comme si cette mascarade était tout à fait normale. On est tout d'un coup bien loin de l'ambiance ghetto londonienne à laquelle on pouvait s'attendre, et encore plus loin de ces belles années où un gamin de 22 ans devait faire ses preuves avant de se la péter. Vous comprendrez donc que ce report aurait pu être bien plus étoffé, mais qu'on se refuse à faire de la pub pour un artiste qui se fout littéralement de la gueule du monde, aussi talentueux soit-il.

Nuançons toutefois ces propos de spectateur "légèrement" déçu. Il est vrai que Stormzy est jeune, et que le succès est arrivé rapidement ; un cocktail détonnant, qui peut transformer le plus équilibré des bambins en mini Kanye West. Espérons que le gaillard mûrira avant sa prochaine date en France. Le "Godfather of Grime" Wiley rattrapera-t-il le coup le 3 mai prochain ?

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