- Pour ceux qui aiment : L'indie pop electronique foutraque période 2000/2010, se faire surprendre toutes les 2 minutes, passer du sourire au spleen à toute berzingue comme un addict à Twitter
- À écouter pendant : la fête d’anniversaire de votre petit.e cousin.e, pour sublimer le chaos sous montée de sucre et y appliquer votre filtre nostalgique
Bon, l’album est sorti fin juin, mais on l’a tellement poncé ces deux derniers mois, et tellement personne n’en parle (en France en tout cas) que vous nous excuserez ce léger délai.
Jack Goldstein est un anglais très actif dans la sphère “indie UK” (voir les groupes Fixers, Jaide Hairpins, Dream Division…) et qui se la joue solo depuis quelques années avec une pop difficilement descriptible mais objectivement très fun. De la powerpop mainstream à l’hyperpop expé et vice versa, son dernier projet plane sur le délire de la musique "accessible mais pas trop" avec une aisance qui fait chaud au cœur.
Les voix outrées, les mélodies mélancoliques, les orchestrations grandiloquentes nous plongent quelques années en arrière, lorsque l’indie pop était à son sommet commercial et critique. La production trippée, les textures et les structures malmenées, le côté “tout est permis yolo” nous confirment qu’il s’agit malgré tout d'une œuvre bien de son époque.
Mais ce qui compte, c’est l’urgence émotionnelle dégagée par tout ce bordel, organisé d’une main de maître par l’artiste, prenant un malin plaisir à nous postillonner aux oreilles sa créativité comme un enfant surdoué et quelque peu hyperactif.
Très british et à la limite du too much, l'interprétation de Jack Goldstein ne plaira pas à tout le monde. Elle est pourtant superbement contrebalancée par des mélodies qui butent les mouches (fléau de cet été) et des expérimentations rigolardes, qui rendent ce maelstrom sonore étonnamment digeste.
On a lu sur un blog anglophone que cet admirable disque avait été réalisé après la perte de ses deux parents pendant le confinement britannique. Geste cathartique certainement, sa tentative de capter et régurgiter une certaine dépression contemporaine, où l’inquiétude flirte avec l'autodérision, mêlée à ce besoin vital de se blottir dans l’amour et la douceur, est en tout cas largement réussie.
Le (désormais) poto Jack arrive même à nous bouleverser comme sur l'épique TRU LOVE PART TWO ou l'éponyme The 🌍 is ending and i ❤️ u, élu meilleur morceau de l'année 2022 pour divaguer en regardant des paysages défiler. Merci qui ? Oui, voilà.
The World is ending and I love you est sorti sur le label Beanie Tape, le 24 juin 2022.