- Pour ceux qui aiment : La musique locale mais qui voyage, divague sans trébucher, répétitive mais qui progresse, à l’horizontale.
- À écouter pendant : Un concert. De Sathönay idéalement. Ou chez vous. En imaginant ce que ça pourrait donner. Dans un concert. De Sathönay évidemment.
Au cœur d’une époque chaotique où de plus en plus semblent se nicher dans toutes sortes de communautés, souvent nécessaires, parfois crispées, c’est la musique qui paradoxalement montre la direction contraire, exhibant un besoin de tout fusionner - sans complexes, ni arrières-pensées - qui nous semble aujourd'hui la plus intéressante, et même, la plus trippante.
La formule que continue de travailler Sathönay sur ce 3ème album en est un exemple aussi naturel que frappant. Soit faire communier les visions désertiques générées par un Saz électrique (instrument d’origine persane, de la famille des luths à long manche) avec un violoncelle tout aussi folklorique et enivrant, soutenus par une base batterie basse solide sur ses appuis, groovy dans ses acquis, pour produire un rock aussi progressif que libre. Entre transe douce, krautrock aéré, chant en français et anglais, le tout parfumé par des airs mélodico - géographico - décentrés.
On a beaucoup aimé se perdre dans ces paysages sonores, pourtant le projet est parfaitement situé : la capitale des Gaules (jusqu'en 297 en tout cas). Du nom du groupe, référence à une place lyonnaise appréciée des noctambules, à l’initiateur du projet, Nico Poisson et son long parcours de vie dans les sphères locales des musiques vives et sans-le-sou (créateur du feu label indé SK records, musicien dans de nombreux groupes multi-genrés, membre des fondateurs du lieu Grrnd Zero…).
La formation actuelle voit d'ailleurs un autre lyonnais connus des services de la pop indé "underground" (rajouter ici plein de guillemets) très réussie, François Virot, ici à la batterie (et dont la voix nous manque beaucoup !), mais aussi Léonore Grollemund au violoncelle et Franck Testut à la basse. Notons la présence de Stéphane Laporte au mix, qui n'est pas Lyonnais mais dont on adore la musique également (on est pas sectaires, ni de Lyon d'ailleurs).
Bref, belle équipe pour un album qui, vous l’avez compris, nous a emporté et surtout donné furieusement envie de voir le groupe en live. En attendant, Adio El Passato s'écoute très fort et en exclusivité, tout de suite :
Sathönay night fever ? Oui, désolé, pour le jeu de mot et le tapage nocturne, mais oui.
Addio Al Passato sera disponible le 28 octobre sur Carton Records.