Si vous avez perdu le fil, alors qu'on ne s'est pourtant pas découvert d'un seul, sachez qu'il s'agit de notre 61ème compilation mensuelle, qu'elle est idéale pour barboter avec vos amis à l'apéro, qu'elle comporte un mélange justement dosé de nouveautés smoothy et perles ressurgies, abysses bien jolies et percussions mouvementées.

C'est notre amie Carine Besson qui a ce mois-ci eu la belle idée de nous dessiner cette couverture bien mignonne il faut l'avouer, avec ce fossile des temps immémoriaux volant tranquillement pour aller siroter goulûment les larmes de ce soleil d'avril. Et pour cela on la remercie. D'ailleurs vous qui nous lisez, si vous avez envie de participer visuellement à notre célébration mensuelle du temps qui passe, de la belle musique sélectionnée à la main et de l'alcoolisme, venez nous faire un petit coucou par ici.

On vous raconte les ingrédients juste après, en attendant on vous dit santé, salut et surtout, merci pour le poisson.

Première gorgée TOUT A FAIT LOGIQUE avec le morceau "Les deux Poissons", qui nous emmène dans une courte envolée smooth jazz des profondeurs psychédéliques par le rare producteur Dominique Guiot, tiré de son album culte L'univers de la Mer sorti initialement en 78, et réédité récemment par WRWTFWW Records. On remonte ensuite doucement à la surface pour faire face au Japon des années 50's, qui va s'encanailler aux sonorités latines avec cet improbable "Otemo-Yan".

Mais la navigation dans le temps peut aussi passer par le présent, comme avec cette dernière gemme des studios Daptone Records à Brooklyn, qui bosse encore à l'ancienne et nous présente le nouveau et pourtant intemporel Carlton Jumel Smith et sa ballade soul qui nous dit: "c'est à ça que l'amour ressemble !".

Lors de cette promenade liquide, vous pourrez entendre les gazouillis classieux de ce petit "Oiseau du matin", par le groupe Limousine, extrait du quatrième et très bel album L'été suivant, signé chez Ekler'o'shock (maison que vous devez connaitre car habitée aussi par Polo & Pan). Juste après ce "Wiwasharnine" du toujours aussi puissant Mdou Moctar, on s'imprègne du groove déviant de "Plutonia" par Yôkai, groupe Bruxellois qui a sorti il y a peu un album jouissif aux contours flous et au déroulé précis  sur Humpty Dumpty Records. 

Il vous sera également possible de surfer sur la new wave aux ondes glaciales d'Abschaum, qui a bien digéré son Moroder au petit déjeuner, jusqu'aux exoplanètes de Point Guard et sa galaxie "Xhase", qui sous sa couche acidulé cache des grandes nappes de gin-to.

Et puisque ce voyage sonore est en réalité un apéritif qui se prolonge, et qu'à ce stade vos invités commencent à défaire les boutons de leur chemise, il est temps de leur passer"Afreaka", hymne disco-house  du nouveau duo Sweatpantz formé par Chevals et notre Najet Spaciale nationale (copinage dans les règles de l'amour). Si toutefois le comportement de certains vous paraîtrait inapproprié, et si il tarde à gagner une forme de sagesse, n'hésitez pas à les replonger dans la rue et faire chercher le temple des dauphins de Renart, et son "Searching for the Dolphin Temple".

Il est déjà tard ou très tôt, vous êtes désormais seul. Il ne vous reste plus qu'à ouvrir la fenêtre, respirer l'air de la nuit et l'odeur du sol mouillé. Vous pourrez alors vous dire que c'était quand même un chouette moment et que vous avez globalement pas mal de chance d'être là où vous êtes à l'instant où vous êtes, en écoutant le merveilleux "Steppenwolf" sorti récemment par le secret DJ Healer (aka Prince Of Denmark, DJ Metatron, Traumprinz...) sur le compte soundcloud tout aussi secret Planet Uterus. Cheers.