Photo de couverture

On est allé voir les fougueux Girl Band à un concert de soutien dans un centre associatif en Irlande. Il y a des jours comme ça.

En tout cas la présence du groupe à cette soirée de charité à la thématique somme toute assez sérieuse n'est pas totalement WTF quand on se penche un peu sur l'histoire du groupe. L'album Holding Hands with Jamie, qui leur a permis de décrocher un contrat chez Rough Trade, est intégralement imprégné de "l'épisode psychotique" (de ses mots) du chanteur, Dara Keily. La légende raconte qu'il aurait perdu les pédales après une sale rupture (de type plantage de tente, campement dans le jardin des parents et abandon des cours). L'identité du groupe s'est véritablement affirmée à partir de ce moment-là, qui marque aussi le passage de Keily de derrière la grosse caisse vers le devant de la scène. Autant dire que la cause leur tenait à cœur, et qu'ils ont délivré une performance en conséquence.

Holding Hands With Jamie by Gilla Band

On débarque donc à cette soirée éclectique et chargée, avec beaucoup d'autres artistes se produisant en parallèle. Entre les DJs au bar (James Vincent McMorrow, Geoff Travis et Aisling O'Riordan) et les groupes live dans la salle principale, il y en avait pour tous les goûts, et le public était chaud comme la braise à chaque fois. On ne vous cache pas qu'on a été un peu surpris par l'une des premières parties, Lynched, un groupe de folk traditionnel, mais bon, c'est l'Irlande et on n'était pas loin de voir la fosse se transformer en piste de danse pour un petit céilí improvisé.

Après cet interlude tradi et quelques petites difficultés techniques (le fond de la salle ne recevait qu'un son bas, raison qui nous a poussé à nous rapprocher), Girl Band arrive sur scène, et dès les premières notes on sent le public envahit par l'excitation, prêt à fêter dignement le retour des fils prodigues. Ça pogote déjà, ça saute de partout, la guitare d'Alan Duggan crache un son familier et on se lance dans la foule (No Pain, No Gain).

Non, ceci n'est pas un concert de trap music :

https://www.facebook.com/girlband/videos/1244589675630309/

Et voilà, Dara Kiely est totalement survolté (comme on l'attendait), le public chante en chœur les paroles de manière approximative... on s'est renseigné, même les Irlandais pur souche ne comprennent pas tout ce qu'il se dit. Belle présence sur scène, on aime beaucoup le contraste gros son qui dépote/quatre jeunes types aux allures des moins intimidantes. Girl Band ont la réputation d'être bruyants, intenses et pleins d'énergie, et on peut dire qu'on en a eu pour notre argent.

On vous recommande donc chaudement d'aller voir Girl Band live si vous en avez l'occasion (en plus, ça tombe bien, ils tournent un peu sur les festivals européens cet été). Les mecs nous avait déjà mis une claque lors de l'édition 2015 de la Villette Sonique, et on vous promet : si vous aimez les concerts qui laissent transpirant, avec des musiciens totalement en transe, vous ne serez pas déçus.

On retiendra de cette soirée :
  • La désormais mythique reprise du track techno de Blawan : "Why They Hide Their Bodies Under My Garage", mais aussi "In Plastic" et "Pears For Lunch" sont taillées pour le live (ça envoie sévère)
  • Porter des chaussures qui ferment bien étaient une bonne idée, au risque d'en perdre une au milieu de la foule excitée (oui, ça arrive)
  • Première vision d'un bar quasi-déserté en Irlande, gage de la popularité de Girl Band qui a réussi à réunir tout le monde devant la scène principale
  • Pensée émue pour ce jeune homme qui était à la barrière et qui, à l'issu d'un crowd surfing, s'est retrouvé au fond de la salle #onnetoubliepas
Gilla Band - Why They Hide Their Bodies Under My Garage?

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