Après « Arco Iris » le fabuleux morceau de Flavien Berger et Etienne Jaumet, le label Pan European Recording vient de sortir un nouvel extrait de sa compilation : Voyage III – Beyond Darkness (troisième volet d’une série pour nous déjà culte). Il s’agit de « Mountain », premier morceau de la nouvelle signature du label : le duo Fantomes. La lecture du titre un peu facile de cet article a certainement dû vous donner quelques indices, mais oui, le morceau nous a embarqués. Et pas n’importe où.
Formé en 2014 par deux potes, Mus (aussi batteur du groupe Bagarre) et Paul (guitariste), Fantomes est un groupe de rock dont le blaze est certainement un peu trop utilisé – même s’il ne comporte pas d’accent circonflexe sur le « o » – mais que l’on adore aimer. Car on a tous été un peu bercés et mouvementés par des histoires de fantômes. Rien que l’évocation du mot suffit d’ailleurs à provoquer chez nous une certaine nostalgie de la fin de l’enfance et du début de l’adolescence. Des premiers émois cinématographiques mais aussi des premières frayeurs du réel, que l’on décryptait tant bien que mal avec nos grilles d’analyse un peu bancales, à grand renfort d’imaginaire. Une nostalgie qui se rapporte également, pour nombre d’entre nous, aux années 90 (ou à l’idée que l’on s’en fait). En tout cas c’est dans cette période, très bankable en ce moment il faut l’avouer, que puise de façon sincère et volontairement naïve le groupe.
Et on s’est fait bien fait souffler la barbiche par le gentil roller coaster grungy qu’est le morceau « Mountain », idéal pour accompagner une excursion en skate sur une colline surplombant un lotissement de banlieue lointaine, très lointaine… que l’on pourrait situer approximativement derrière la grande ceinture d’astéroïdes, entre Mars et Jupiter. Peut être est-ce dû à la production, aux effets sur les guitares, aux chœurs, à ce côté un peu anachronique mais peut être aussi à sa place sur cette compilation assez extraterrestre… mais on ne serait pas choqués de voir le morceau joué par le groupe depuis une scène en apesanteur, devant un public constitué en grande partie de créatures ayant pour signe distinctif de porter des casquettes et des chemises trop longues.
Guitares grandes ouvertes, mélodie légère qui se coince dans la tête, voix joliment nasillarde, petit “wahou” de circonstance, « Mountain » nous embarque pour une après-midi entre potes sous un ciel constellé de satellites en tout genre, et on ne s’en lasse pas.